FAR CRY 6 bienvenue à Yara
Fans de la franchise Ubisoft Far Cry, nous avions hâte de tester le nouvel opus sorti le 7 Octobre 2021. Nous attendions beaucoup de ce nouvel épisode réalisé par les studios Ubisoft de Toronto. Far Cry 3 nous avait beaucoup plu, le 5ème épisode également.
Le monde apparu dans les différents teasers sur les réseaux sociaux nous intriguait : une île (inspirée de Cuba), la jungle, des révolutionnaires et des crocodiles domestiques ?! Le sentiment était mitigé…était-ce un titre destiné à rentrer dans l’histoire ou au contraire une production basique et sans surprise ? S’il est toujours difficile de se renouveler, nous avions toutefois un à-priori positif, quant aux indéniables capacités créatives d’Ubisoft.
Les différentes bandes-annonces ont rapidement donné le ton : une révolution manquée, de la misère sociale et économique, un homme providentiel devenu dictateur, un peuple opprimé, une nouvelle révolution. Nous connaissions la grande histoire (inspirée de la révolution cubaine), mais les bribes de scénario entrevues nous rappelaient également une certaine BD (Tintin et les Picaros)…
Far Cry 6 est-il un épisode majeur de la franchise ?
La plupart des fans de la franchise considèrent Far Cry 3 comme le point culminant de toute la série. Le nouveau protagoniste est-il à la hauteur de Vaas ?
Dans les précédents Far Cry, l’évolution du personnage se faisait autrefois de manière lente et erratique. Le héros que nous incarnons dans Far Cry 6 (Dani Rojas) est à l’opposé du parcours habituel. Il s’agit d’un ancien militaire, à l’aise dans le maniement des armes et bourré de ressources (au sens propre, comme au sens figuré d’ailleurs). L’immersion dans le jeu est rapide et ne passe pas par de longues phases d’apprentissage. C’est ici clairement la jouabilité qui a été mise en avant par Ubisoft. D’ailleurs, dès le lancement du jeu, il est possible de choisir un mode “Histoire” ou les ennemis sont bien moins agressifs et où l’exploration est favorisée. L’objectif est de faciliter la venue de nouveaux joueurs, voire de novices. Les anciens regretteront sans doute le manque de difficulté…
Far Cry 6 vise le consensus et ne prend pas de position “clivante”. C’est d’ailleurs un sentiment qui s’installe après quelques heures de pratique. FC6 cherche à plaire à tous, mais il perd ainsi un peu de ce qui faisait le charme des autres titres de la franchise.
Dani Rojas le révolutionnaire
Nous pouvons choisir un homme ou une femme pour incarner le personnage. Toutefois, ce choix n’aura aucune incidence sur le scénario.
Rapidement, on dispose d’ailleurs dans le jeu d’un équipement à base d’uranium appauvri conçu sur un coin d’établi par un mercenaire légendaire (Juan Cortèz)…
Le réalisme n’est clairement pas ici favorisé. En moins de 2 heures de jeu, le personnage à d’ailleurs vite évolué. Trop vite et trop facilement sans doute.
Guapo, le crocodile apprivoisé
Guapo est un personnage emblématique de Far Cry 6 : d’emblée, il se met à notre disposition et peut alors être utilisé comme un redoutable auxiliaire. Nous aurions apprécié que son aide soit plus difficile à acquérir, que son apprivoisement nécessite un minimum d’effort. Voire qu’il soit tendu ou difficile.
Notre avis sur Far Cry 6
Peu de tension, une histoire intéressante, sans toutefois être passionnante, une progression trop facile…Après quelques heures de jeu, c’est un peu un sentiment mitigé que nous ressentons.
Le titre est bien réalisé, les décors sont soignés, quelques très rares bugs d’affichage viennent parfois casser l’immersion, mais ces petits défauts restent acceptables. Le gameplay est plutôt intuitif, mais on regrette parfois l’interface de FC5.
Les améliorations d’armes sur l’établi sont ainsi assez laborieuses, malgré un tutoriel bien intégré. Les missions sont par contre variées, voire très originales et les difficultés augmentent de façon régulière. Il en va de même pour le niveau des adversaires, ce qui renforce alors l’intérêt de FC6.
Au bout de 5 à 6 heures de jeu, nous devons mener des quêtes exigeant une bonne préparation et de la stratégie.
L’intelligence artificielle des ennemis paraît plus évoluée que dans FC5. Si certaines bases sont facilement vaincues, d’autres nous ont donné du fil à retordre. Les améliorations d’armes et de munitions seront impératives pour espérer maintenir un rythme de progression soutenu. L’arbre de compétence à disparu, mais on peut par contre équiper son personnage d’une multitude d’équipements.
En complément de la quête principale, les chasses au trésor et les quêtes secondaires viennent apporter leur lot de nouveautés. Après quelques heures de jeu seulement, nous n’avons pas encore trouvé d’animaux monstrueux tels que ceux présents dans FC5.
Si les armes “maison”, telles que le Supremo à l’uranium enrichi ou le lance-flammes Tostador, nous laissent un peu perplexes, le réalisme des armes traditionnelles est incroyable. La maniabilité est vraiment propre à chaque modèle. Les effets de mouvements et les bruitages sont également très réussis et particulièrement immersifs.
Différentes missions principales et des actions annexes doivent être menées pour progresser dans l’aventure. La map de ce monde ouvert est immense. Elle ravira certainement les amateurs d’exploration. Le boss, méchant principal de l’histoire, se nomme Antòn Castillo. C’est l’acteur américano-danois Giancarlo Esposito qui lui prête ses traits.
Malheureusement, il faut avouer que le charisme du personnage d’Antón Castillo n’est pas à la hauteur de certains de ces prédécesseurs. Nous avions apprécié le côté tourmenté et inquiétant de Joseph Seeds. Ici, le personnage s’apparente plutôt à un dictateur, certes sanguinaire, mais d’un tempérament prolixe. Au final celui-ci essaye plutôt de faire comprendre ce qui l’a mené à mener des actions sanglantes. “La fin justifie les moyens” pourrait d’ailleurs être un parfait adage pour lui. C’est sur les actions d’un boss “pédagogue” que repose le scénario de FC6. On aurait apprécié plus de folie à ce niveau-là…
Des exemples ? Christopher Walken dans “Dangereusement Vôtre”, Javier Bardem dans “Skyfall”, Negan dans “The Walking Dead”, l’hôte (front man) dans “Squid Game”. Des méchants avérés, charismatiques et particulièrement inquiétants, chez lesquels la folie affleure en permanence.
Ubisoft revendique une carte énorme… En réalité, si la superficie annoncée est effectivement conséquente, les lieux pouvant être réellement explorés paraissent moins étendus. Le monde ouvert de Red Dead Redemption II est plus vaste.
Au final, après quelques heures, nous sommes tout de même devenus accros à Far Cry 6. Certes, le jeu est un peu moins bien que ce que nous espérions, mais il s’inscrit dans la lignée de FC5. S’il ne s’agit pas de la “révolution” annoncée, FC6 dispose de solides atouts. Sa réalisation soignée et le réalisme des décors et des différentes armes classiques méritent un vrai coup de chapeau.
Far Cry 6 est un titre de bonne facture, qui vous permettra de passer de longues heures de jeu. À priori, une quarantaine minimum pour finir la quête principale…alors, pourquoi se priver ?
Les tests ont été réalisés sur une PS4 et une PS5. Far Cry 6 est disponible sur Playstation, Xbox, PC, Stadia chez Ubisoft.