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Venturi Production : la rencontre créative entre l’image et l’ingénierie

Gildo Pastor et Mathieu Kassovitz annoncent la création de Venturi Production

C’est une annonce qui, dans le tumulte feutré du Festival de Cannes 2025, a su capter l’attention des esprits curieux : Mathieu Kassovitz et Gildo Pastor unissent leurs forces pour fonder Venturi Production, une société de production cinématographique aux ambitions technologiques affirmées.

Plus qu’un simple rapprochement entre un réalisateur et un industriel, cette alliance incarne un mouvement de fond, celui d’un cinéma en quête de nouveaux territoires à explorer.

Une amitié qui devient un moteur créatif

Il faut remonter au début des années 2000 pour retrouver les premières intersections entre les parcours de Kassovitz et Pastor. À cette époque, l’acteur-réalisateur, passionné de science-fiction et de récits dystopiques, découvre l’univers des véhicules électriques Venturi. L’écho est immédiat. Lorsque Kassovitz prépare Babylon A.D. (2008), il y intègre naturellement l’un de ces prototypes futuristes, bien avant que la mobilité électrique ne devienne une nouvelle norme cinématographique.

Vingt ans plus tard, cette fascination partagée pour la technologie se concrétise par un projet commun : Venturi Production. Cette société vise à produire des films, séries, documentaires et jeux vidéo qui placent la science, l’ingénierie et l’innovation au cœur même de leur narration. Plus qu’une simple ligne éditoriale, il s’agit ici d’une quête artistique radicale, à rebours d’un certain académisme.

Kassovitz, le cinéma comme terrain d’insubordination

Mathieu Kassovitz n’a jamais été là où on l’attendait. Révélé par La Haine (1995), film coup de poing devenu icône d’un certain cinéma social français, il a constamment navigué entre engagement politique, expérimentation formelle et refus des conventions. Sa filmographie témoigne d’un goût prononcé pour les marges et les zones de tension : Assassin(s), Les Rivières Pourpres, L’Ordre et la Morale, autant de projets où la narration est aussi un moyen de confrontation.

Mais Kassovitz est aussi un homme d’images numériques. Dès les années 2000, il s’essaie à la réalisation à gros budget, dans des productions internationales où les effets spéciaux et la construction d’univers prennent une place centrale. Ce glissement progressif vers un cinéma technologique, à la frontière entre l’auteur et l’ingénieur, trouve aujourd’hui un prolongement naturel dans Venturi Production.

Gildo Pastor : de la course automobile à la Lune

De son côté, Gildo Pastor a bâti un empire technologique avec une discrétion toute monégasque. À la tête du Groupe Venturi, il a transformé une marque automobile confidentielle en laboratoire d’innovation électrique. Détentrice de 28 records mondiaux de vitesse, la société a notamment conçu des véhicules d’exploration polaire et participé à des expéditions dans les environnements les plus extrêmes de la planète.

Mais c’est en 2021 que Pastor opère un virage décisif : il fonde Venturi Space et oriente son savoir-faire vers l’exploration spatiale. En partenariat avec Venturi Astrolab (États-Unis), il travaille sur des rovers lunaires — FLIP (2026) et FLEX (2027) — dont l’un est d’ores et déjà présélectionné par la NASA pour les missions Artemis. Un détail ? Non. Car l’ambition cinématographique de Pastor n’est pas décorative : elle se fonde sur une connaissance profonde de la technologie appliquée.

Un laboratoire pour le cinéma du futur

Dans le communiqué de presse, les mots choisis sont limpides. Kassovitz parle de “repousser les limites”, de “mélanger les paris artistiques et technologiques”. Pastor évoque, lui, “un vaste nouveau terrain de jeu”, animé par “la curiosité et le regard tourné vers le futur”. On comprend vite que Venturi Production ne cherchera pas à faire du cinéma “technologique” pour l’étiquette, mais à explorer en profondeur les possibilités offertes par les outils numériques — de l’IA à la simulation spatiale en passant par les moteurs temps réel.

Derrière les effets d’annonce, c’est une vision précise qui se dessine : celle d’un cinéma immersif, hybride, ancré dans les réalités scientifiques mais transcendé par la fiction. Un cinéma qui ne serait plus seulement le miroir du monde, mais aussi un terrain d’expérimentation pour l’intelligence humaine augmentée.

Une rupture avec les codes traditionnels

Le projet vient aussi à un moment charnière pour l’industrie. Alors que les modèles de production et de distribution se réinventent sous la pression des plateformes, que l’intelligence artificielle bouleverse les outils de création, Venturi Production prend le pari de réconcilier progrès technique et exigence artistique. Ni laboratoire abstrait ni studio de start-up, cette structure se présente comme un espace de convergence entre narrations et innovations.

Cette ambition s’incarne déjà dans les premiers projets en développement (films et séries), dont les détails restent pour l’instant confidentiels. Mais au vu des profils réunis, on peut s’attendre à des récits singuliers, à la croisée de la prospective scientifique et de l’émotion narrative.

Conclusion : Un cinéma pour l’après-demain naît sur la Côte d’Azur

L’initiative Venturi Production ne surgit pas dans le vide. Elle s’ancre dans une dynamique régionale en pleine transformation, entre la technosphère monégasque et la renaissance du cinéma azuréen. Monaco, laboratoire de haute technologie et centre de gravité de l’industrie de pointe portée par Gildo Pastor, représente un écosystème singulier où la frontière entre science et fiction semble s’estomper naturellement.

À quelques kilomètres, les Studios de la Victorine à Nice — mythiques, mais longtemps en sommeil — connaissent aujourd’hui un renouveau stratégique. En investissant dans la modernisation de ses plateaux et en attirant de nouveaux projets, la Ville de Nice entend repositionner ce site historique comme un pilier du cinéma européen. Dans ce contexte, la présence de Venturi Production, tournée vers les récits technologiques et les formats hybrides, ne peut qu’interroger et stimuler.

Si l’on combine la puissance créative de Kassovitz, l’expérience industrielle de Pastor, et les infrastructures des Victorine, alors la Côte d’Azur ne se contente plus d’être un décor — elle redevient un acteur. Reste à voir si les promesses narratives de cette alliance déboucheront sur des œuvres capables de faire le lien entre innovation, territoire, et cinéma. Car après tout, c’est souvent là, dans les interstices inattendus, que naissent les vraies ruptures.

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